[RP] 3ème Campagne Interguilde : Sombre Traitrise

Prélude | L'assaut du Hall

Une sombre lumière orangée perçait les épais nuages de cendre, l’océan était déchaîné, des projections de boue volaient par delà la coque du navire amiral de la petite flotte qui s’éloignait du Hall en feu des Colporteurs d’Ascalon. Tous étaient là, au pont du navire, derrière le capitaine à la barre, ils scrutaient les flammes gigantesques qui s’élevaient par delà les montages de leur ancienne île, comme pétrifiés.

- Melandru, comment est-ce possible... ?
- Nous avons fait tout ce que nous pouvions Arachnos, ne t’en veux pas.
- Je sais Skuaal, je sais, mais j’aurais du être là quand ça a commencé, et puis, Fëanor, Kad ? Nous les avons abandonnés !

D’un mouvement brusque il prit sa tête entre ses mains comme si elle allait exploser.

- Je déteste avoir des hommes sous mon commandement... qu’allons nous faire maintenant ? Sans notre chef, les principaux officiers blessés... ?
- Nous ne sommes pas seul, il nous faut prévenir les alliés.
- La forteresse extérieure des Telluriques est à des jours d’ici, l’Abbaye des Trappistes est dans la direction opposée...

Dans un profond soupir il s’approcha du bord et contempla l’eau.

- Tiens, elle est redevenue normale...

Un trou noir. Voilà ce qu'était son esprit en l'état actuel. Il ne voyait plus, ne pensait plus vraiment, n'avait même plus conscience de remuer ses muscles.

L'ouïe lui revient peu à peu. Il entendait une faible clameur, une foule qui hurlait. Mais surtout, un crépitement immense. Comme si un feu était allumé juste à côté de son oreille. Le son se faisait de pus en plus précis. Il entendais des rochers tomber, des poutres s'effondrer.
De la musique ? On faisait donc la fête.

Quelle odeur de brulé écoeurante ! Du bois, de la toile se consummaient... mais surtout... des cadavres. Et un grand charnier.
Puis tout revient d'un coup. Il ouvrit les yeux sur une plage de sable ensanglantée. Tenta de se lever, fut pris d'un spasme et vomit sang et tripes.

Il était maintenant debout, mais se sentait faible... faible, si faible. Comme si il se réveillait d'un repos de plusieurs décennies. Mais il savait bien que ce n'était pas le cas, et que cette faiblesse allait persister. Il scruta les alentours et assista à un bien étrange phénomène. Il ne savait pas pourquoi, mais l'endroit où il se trouvait ressemblait à la bouche d'Abaddon rougie par les flammes des brasiers Charr. Charmant.
Mais en quelques secondes, tout redevint normal. La mer bleue, les falaises verdies, la plage dorée. Mais toujours cette odeur et ce bruit.
Décidé, il allait grimper par la crique et voir ce qui se passait. Arrivé en haut, à moitié essouflé, il continua à marcher quelques instant. Il percuta un corps. N'étais ce point Noyris ? Le garde de la porte ouest ? Ou ce qu'il en restait...
En levant la tête, l'horreur se dévoila à ces yeux. Un hall de guilde en ruines enflammées. Son hall. Le hall de la guilde dont il était le chef. Puis surgit à son esprit le souvenir de sa chute. Arthas avait voulu l'assassiner, et maintenant sa guilde était détruite.

Quelle journée...

Il se laissa tomber mollement, emporté par le désespoir. Mais il percuta quelque chose de dur... le marteau de Thaoth ! Il le reconnaitrait entre milles. Cette masse longiforme insoulevable, gravée des têtes de tous ce qui pouvait se tuer. Le manche même était en acier couvert de runes et... de sang !
Mon dieu, ce marteau sans son maitre était un très mauvais présage... Des pas s'approchèrent derrière lui, et quelque chose de dur lui heurtat le crane.

Assomé... le trou noir.

Kad contempla le corps inerte...Il venait d’assommer Fëanor, pensant que c’était un ennemi. Il s’agenouilla auprès de lui et ouvrit ses paupières. Il ne voulait pas que Fëanor meure par sa faute. Apeuré, le nécromancien s’enfuit vers le hall. Kad était maculé de sang, sur son œil gauche pendait une paupière gonflée et ensanglantée, sa jambe était rouge sang, lacérée et couverte de plaies. Après avoir courut quelques mètres, il arrive à la porte Ouest du hall. A l’intérieur, les flammes se mêlaient aux corps, dégageant une odeur infecte. Le sang se caramélisait et reflétait les ruines rougeâtres du hall Colporteur. Le nécromancien ferma les yeux : si il regardait le massacre, il risquerait de devenir fou. Il avança à travers le hall, mains sur les yeux, écrasant les bouts de chairs, les tripes et les ventres ouverts des combattants. A chacun de ses pas, ses pieds nus s’enfonçaient mollement dans les organes sanglants.
Puis, sentant à nouveau la pierre sous ses pieds, Kad retira ses mains et découvrit avec effroi, une centaine de corsaires fêtant leur victoire sur les Colporteurs. Ils étaient sur le grand escalier central et munis de marteaux défonçaient piliers et colonnes. Le nécromancien n’en croyait pas ses yeux. Il se rappelait de cet endroit. Là où Fëanor l’avait accueillit. Il avait posé ses mains sur les épaules de Kad et avait déclaré « Nous sommes ta famille… »
Dans cet instant de nostalgie, le nécromancien fondit en pleurs au milieu des corsaires. Il se passa quelques secondes, durant lesquelles il ne fit attention à rien. Mais lorsqu’il s’essuya les yeux il constata que tous les corsaires le regardait. Ils avaient ce regard fixe, d’un père qui s’apprête à battre son enfant. Les sourcils froncés, les yeux pleins de fureur, ils esquissèrent un sourire malveillant. Kad était prisonnier, autour de lui se reprochaient tous les corsaires et il les observait, paniqué.

Alors tout ce passa très vite. Kad recula, tremblotant. Les corsaires s’avancèrent, armes en mains. Le nécromancien glissa sur un corps, rompant son crâne fragile et enfuissent son pied dans sa cervelle visqueuse. Kad était à terre, baignant dans le sang de ses confrères. Les corsaires se jetèrent sur lui et le ruèrent de coups.
…
..Il tomba évanoui momentanément…
…..
..

Le nécromancien ouvrit les yeux. Il était toujours dans le hall, mais cette fois-ci, il se trouvait en hauteur. Des rires rauques et enivrants lui faisaient tourner la tête. Son esprit se brouillait, il vit ses poings liés, ses membres écartelés. De grands tissus tenaient ses poignets et ses chevilles à des poutres Puis, un corsaire s’approcha de Kad, et le contempla. Il fit ordre aux autres d’aller chercher du bois…Ils allaient faire un petit feu de joie.
Les pirates revinrent avec des bûches, les placèrent sous Kad avec soin et « amour ». Puis le chef se muni d’un gourdin de bois et l’enflamma. Kad était affolé, il tirait sur ses liens qui lui déboîtaient les épaules, l’horreur dans ses yeux…Sa respiration s’accélérait…
Le chef jeta la torche sur le bûcher…

Soudain, un gémissement inarticulé se fit entendre derrière le groupe de corsaires. La foule s’écarta pour laisser passer un homme, les habits barbouillés de sang, une épée enfoncé au plus profond de son cœur. Il vivait encore. Kad regarda ce spectacle, éberlué, il n’était pas le seul d’ailleurs. Ils s’écartèrent de lui, l’homme se releva en boitant. Kad le reconnu, c’était le fossoyeur du hall, il ne l’avait aperçu que quelques fois mais assez pour le reconnaître. Le malheureux tenta un pas vers le pauvre nécromancien mais un corsaire l’assomma avec une massue de bois. Il tomba au sol.
Les corsaires prirent les buches enflammées et commencèrent à l'abattre sur le crane de l'homme. Il couina, tenta de se protéger, le feu commença à enserrer de sa chaleur sa chevelure. Il prit feu, totalement immolé. Kad regarda. Il était incapable de fermer les yeux. Quelques minutes plus tard, le corps était consumé et le crane fracassé. Un des pirates regarda Kad et lui sourit. Kad eu un frisson. Le dernier.

- Eteignez-moi ce feu... Exécution!

La voix d'Amélia avait retenti derrière le petit attroupement, forte, mais toujours empreinte de cette monotonie qui lui était propre. Elle arborait les couleurs d'un officier corsaire (elle haissait les uniformes, mais la somme promise en échange de ses services valait quelques sacrifices...) et portait un long baton orné à son extrêmité supérieure de trois crânes. Une mèche de cheveux châtains lui tombait sur l'oeil gauche, mais elle ne semblait pas sans préoccuper.

Quelques soldats corsaires s'écartèrent, lui cédant le passage vers le bûcher ou le feu commençait à chatouiller les orteils de Kad.

- Et alors?... Vous n'avez pas appris à obéir, sergent?.. grinça-t-elle à l'encontre du sous-officier qui sursauta et grimaça à la vue de la nécromante. Aussitot, une poignée d'hommes s'attélèrent à étouffer les flammes.
Un sourire mauvais aux lèvres, Amélia fixait le visage de Kad, dont un des bras venait d'être libéré de ses liens.

Pendant ce temps, un homme dans l'ombre de la cale d'un bateau corsaire amarré était adossé à une grande caisse. Il jouait machinalement avec une dague sans lame métallique. Une dague de pierre. Malgré son jeune age, ses cheveux étaient blancs. Il n'était pas repoussant (pour un nécromant, on peut même dire qu'il était beau, son visage n'ayant aucune cicatrice, signe particulier habituel de sa profession).
Il portait des vêtements de corsaires...et il s'ennuyait...

"Amélia...quand est-ce que tu va arrêter de me foutre dans ce genre de situations..." Pensa-t-il.

Il lança la dague de pierre contre une caisse en face de lui. Cette dernière une fois plantée se désintégra lentement en un sable fin, beaucoup plus "pur" que celui qu'on trouve sur n'importe quelle plage. Les petits grains de sable lévitèrent pour aller se loger dans le creux de la main du nécromant et former une nouvelle dague identique a la précédente. Il se remit à jouer avec, la faisant sautillée.

C'est la troisième fois qu'il sombrait et s'éveillait de l'inconscience, et ce en quelques heures.
Il avait dépassé toute fatigue et tout malaise, et semblait aller mieux. Mais il savait que la prochaine fois, il risquait de ne pas se réveiller, aussi calcula t-il très vite. Voilà l'avantage d'être un vétéran... votre monde peut sécrouler en quelques secondes, vous pouvez toujours trouver un plan pour vous en sortir.

Aussi se mit il en route très vite et le plus discrètement possible. Il connaissait le passage secret à travers la pierre. Il menait directement à une trappe de sa chambre. Il l'avait fait construire bien avant que la pensée de devenir chef lui vienne à l'esprit.

La porte était enfoncée, et il y avait un trou à la place de l'étagère des alcools, parfums et breuvages diverses. Dommage.
Son arc n'était plus là, son bouclier non plus. Heureusement, il lui restait quelques flèches, sa vieille épée et surtout, la commode contenants onguents et parchemins était intacte. Azra, sa tigresse blanche, dormait devant. Non, il ne dormait pas... il était assomé. Vite, il fouilla le meuble et éparpilla son contenu interessant sur le plancher. Il machonna quelques herbes, pensa ses plaies, et réveilla son animal.
"-Allez ma belle... tu n'as rien ? J'en suis heureux. Tonton va partir pendant longtemps. Alors tu vas être une gentille fille, et tu vas rester ici. Tu n'iras pas te promener avant que tes pattes te fassent souffrir d'ennui ! Je dois y aller maintenant, restes sage."
Puis il se leva, ferma les yeux et prononça quelques mots. Il tendit la main et un grand arc transparent bleuté apparu. L'arc éternel qu'il avait obtenu il y a des années lui serait fidèle jusqu'à la mort.

Il allait bien mieux maintenant. Il sortit par le trou occasionnel, et tomba nez à nez sur un corsaire. Sans qu'il ait eu le temps de réagir, l'ennemi reçu une puissante flèche à bout portant en plein crâne.
Un couple de combattants plus loin fut alerté, et chacun reçu le même trait mortel. Puis Fëanor se camoufla derrière un rocher. D'autres mercenaires arrivèrent autour des cadavres. L'un d'eux mourru silencieusement, une flèche dans le coeur. Ses camarades accoururent vers l'endroit d'où semblait venir le tir. Personne. Mais l'un d'eux tomba encore.
Et le scénario se répéta ainsi jusqu'à que quinze mercenaires furent tués. Tous ceux qui avaient assisté de prêt ou de loin à la scène furent pris de panique, et se précipitèrent chercher de l'aide auprès de l'officier responsable le plus proche, prêt de ce qui allait être un bucher.
A peine s'était il arrêtés, que le rôdeur décocha une rafale qui en tua deux de plus, mais il avait trop forcé en une seule séance, et sa tête commençait à tourner, il ne se sentait pas bien du tout... et il n'avait plus de cachettes, ni de flèches d'ailleurs...

Sur le bateau, Gelvinak enleva les restes d'un crane enfoncé dans sa hache et essuya le sang dont celle ci etait immaculée. Il se leva et alla contempler les restes du hall des colporteurs en flamme, il reflechissait...

"L'orsque maître Alasdair saura cela...."

Un peu plus loin, un envoûteur au cheveux rouge cherchait quelque chose, il dévisageait toutes les personnes présente et ne trouvais que des visages apeurés et inquet, fou de colère parfois et abbatus pour la plupart. Caelin etait perdu, les colporteurs étaient les seules personnes qui l'avaient acceuillis, sa nouvelle famille, il avait vu mourir aujourd'hui plus de frêres qu'il n'avait jamais espèré en avoir.

Une fois le prisonnier soutenu et amené face à elle, Amélia n'attendit pas que, dans un éclair de lucidité (ou de folie, selon le point de vue), il la reconnaisse et décide de prononcer son nom. Aussi, à peine eut-il esquissé un regard qu'elle lui balança un magistral coup de baton dans la machoire et, sans se départir de son sourire, ordonna qu'on le baillonne.

Elle lui tourna le dos, essuya d'un geste nerveux de l'avant-bras son baton souillé d'un peu de salive et de sang, fixa un tas de cadavres non loin de là. De cet amas de chair sans vie surgit, ou plutot s'assembla, une imposante créature; elle avait une apparence humanoïde mais était aussi haute que large, son dos vouté était hérissé d'éclats d'os à l'allure d'épines et ses deux membres supérieurs se recourbaient en deux lames grossières. Le monstre boitilla rapidement vers le prisonnier, bouscula fermement un des soldats qui le maintenait (le second jugea plus sage de lui céder la place) et fit basculer Kad sur ses avant-bras avant de le ramener vers sa maitresse.

- Sergent... Vous apprendrez qu'il y'a bien mieux à faire d'un nécromant que de le brû... dit-elle séchement, avant d'être interrompue par deux hommes hurlant qu'un archer embusqué faisait des ravages non loin de là. Amélia soupira d'éxaspération, avant de lever trois autres serviteurs morts-vivants et de marcher, sans escorte si l'on excepte ses invocations et Kad, dans la direction indiquée.

Le long manteau de cuir noir claquait au vent. La silhouette encapuchonnée marchait rapidement, furtivement, ombre se mouvant vers les restes du fief des Colporteurs d'Ascalon.

La poignée d'une épée dépassait de son dos, l'homme réajusta son baudrier, effleura l'arme des doigts. Le capuchon dissimulait ses traits, seuls deux éclats verts brillaient, distants et pénétrants. Il se déplaça plus lentement, voûté, retenant son souffle...

Quelque chose approchait, le vent se fit froid et perçant. Les phalanges de l'homme blanchirent, il dégaina sa lame et attendit. Les bruits se rapprochaient inexorablement, un râle inquiétant, une respiration rythmé, presque bestiale.

Des corsaires ? Ou... autre chose ? L'homme avait aperçu les embarcations sur les rives de l'île...

Les bruits se firent plus proches, comme si la créature avait fait un bond... une ombre se glissa devant le rôdeur, une forme se découpa dans ses yeux verts, le silence régnait.

Fëanor était caché derrière un tas de gravats. Il entendait une troupe venir et jetta un rapide coup d'oeil aux alentours. A droite et devant lui, un mur. Il était donc bloqué, et le seul espoir est l'affrontement.
Lentement, il sortit de sa cachette, et se tint devant l'officier enoutré de ses horreurs nécrotiques. Avec tous ses morts, un nécromancien était au paradis, mais était surtout d'une puissance inquiétante. Tant pis, il tenterais. Sa main se crispa sur le pommeau de sa vieille épée du dragon incendiaire, qui ne pouvait sortir de son fourreau que par une parole magique. Ce lègue de son père lui avait mintes fois sauvé la vie, celui ci n'était d'ailleurs pas très fin magicien, alors les phrases libératrices étaient sobres et efficaces.

"-Pour l'Honneur de mon Sang !"

L'arme était maintenant libérée et crachait de grandes flammes. Il la tiendrait à deux mains, faute de bouclier. La nécromante allait sans doutes lacher ses monstres en premier et assister au festin, mais elle aurait une surprise.

- Tiens, tiens... dit Amélia en apercevant le rodeur sortir de sa cachette. La plus imposante de ses créatures, qui retenait toujours Kad, restait en retrait derrière les 3 autres qui entouraient la nécromante, si bien que le rodeur ne pouvait pas reconnaitre son prisonnier; tout au plus, pouvait-il deviner sa présence derrière le mur de carcasses en putréfaction.
La jeune femme était bien plus prudente qu'elle ne le montrait: de part ses talents d'envouteuse, l'image qu'en avait Fëanor était issue d'une simple illusion et était bien plus avancée que sa position réelle, un bon mètre en retrait.
- Vous êtes donc toujours en vie, Fëanor? fit-elle avec une pointe de déception.

Kad était horrifié. Il était saisit de toutes parts, par une abomination osseuse. Il n’eu pas le temps de réagir, et fut transporté sur le dos de cette bête immonde aux pieds d’une femme magnifique. Combien de fois n’avait-il pas rêvé d’une femme comme elle , des formes rebondies et généreuses, le regard dominateur et furieux. La nécromancienne l’attirait. Kad était tellement soumis par ses ennemis à chaque combat qu’on eu cru qu’il y avait pris goût.
Mais déjà la terreur lui soulevait le cœur, le monstre qui le retenait captif émettait des grincements atroces d’os brisés. On était loin de la mantide squelette que Kad avait l’habitude d’invoquer. Bientôt ils arrivèrent à une porte du hall. Là gisaient des cadavres transpercés de flèches, un reflet blanchâtre dans leur yeux vides. Et voilà que la nécromancienne s’approcha d’eux et leurs corps se soulevèrent. Ils avaient pris une couleur grisâtre, et de leurs membres s'extrayaient leur os pointus. Kad perçu la voix monotone de la nécromancienne…Elle s’était éloigné de Kad et semblait parler aux buissons.

« Vous êtes donc toujours en vie, Fëanor ? » questionna t-elle.

Kad entra dans un état second, son maître pourrait sans doute le sauver de ses liens décharnés. Il appela son nom, la bouche rouge de sang, la voix brisée. Il n’avait pas songé à la réaction de la jeune femme…Et sentait l’abomination irritée par sa voix aigu…Il continua à appeler Fëanor.

-ET PUIS MERDE !

Ce furent les dernières paroles qui résonnèrent dans la cale du bateau en même temps que la dague de pierre se plantait pour la transpercer. Il se mit à courir dans la direction de la sortie; non seulement parce que l'ennui avait gagné son combat contre sa patience, mais aussi parce que l'afflux d'énergie habituel lorsqu'un être vivant meurt dans les parages s'était fait sentir plusieurs fois. Une troisième sensation étrange, moins perceptible que les autres se mêlait a l'agitation...il n'y prêta as attention. Quelques minutes plus tard, il arriva légèrement essoufflé au point de regroupement. Amélia se tenait debout face a un rôdeur qui possédait une épée qui ressemblait a celle de ce cher Rurik, mort bravement au combat (enfin vous connaissez l'histoire hein...).

-Am..heu...Officier ! Je viens prendre des informations pour le Capitaine. Il s'impatiente...puis-je être informé de la situation.

Il la regardait avec un air de reproche. Il remarqua ensuite le nécromant dans les bras de l'imposant golem. Cette fois, il joua moins la comédie.

-Et c'est quoi ça ?

Henir avait mal partout. Le feu avait brulé sa chair mais aussi son être. Il ne voyait plus que d’un œil, l’autre coulait le long de sa joue. Au loin, il aperçut une masse rougeâtre. Il reconnu un golem. Certes moins impressionnant que ceux des anciens nécromants d’Orr mais assez puissant pour tout de même tuer un homme en quelques secondes. Il vit au loin un rodeur et ce qui lui semblait être une nécromante. Il rampa vers eux, ses doigts s’agrippaient aux pavés comme des araignées. Il glissait sur le sol, au bout de quelques mètres, il s’arrêta, essoufflé. Il reprit, il ne voulait pas que le garçon meurt. Au moment où un autre nécromant s’approcha de la femme, il arriva près du golem et cria, un cri venant du plus profond de ses poumons brulés. Le golem tourna la tête vers lui, ainsi que Kad, mais aussi les deux nécromants et Fëanor. Il mordit le pied du golem. Une chair putréfié envahit sa bouche, quelques dents se détachèrent.

Le rôdeur reprit enfin sa respiration, il demeurait plaqué contre la roche, haletant. Il se pencha en avant, examina les alentours, cherchant à déceler quelconques corsaires...

Il s'accroupit et laissa tomber sa tête contre sa poitrine. L'homme repensa à la torpeur qu'il l'avait saisit lorsque ces abominations passèrent près de lui, si proches qu'elle auraient pu se délecter de l'odeur de sa transpiration.

Le vieux rôdeur soupira et se dirigea vers les voix qui montaient non loin de sa position. Il réajusta son baudrier, et reprit son assurance, bien que ses mains restèrent crispées sur son arme.

Il se laissa guider par le relents de chair putréfiée… il stoppa net sa course lorsque des silhouettes humaines se dessinèrent. Il les observa un moment, il s'avança encore, mais fit un bond de dix pieds en arrière lorsqu'il vit les invocations démoniaques.

L'homme déglutit lentement, il ferma ses paupières et écouta, son épée le long du corps.

Amélia détourna vite son attention du nouvel arrivant qu'elle jugea sans intêret, vu son état, où peut-être bon à fournir de la matière première pour une nouvelle créature. Les cris étouffés par le baillon de Kad l'indifféraient également. Par contre la présence de Psyko semblait l'agacer au plus haut point. Et quelque chose, qu'elle ne parvenait pas à déterminer précisément, gênait la quiètude relative dans laquelle elle se trouvait, une dizaine de minutes auparavant.

- Informe donc le capitaine que la situation est... maitrisée... Que le fort est.. nettoyé et qu'un retour sera bientot envisageable..Répondit-elle à Psyko, froidement.
- Et que je ramène deux... Un bref regard dans son dos.. non, trois prisonniers, ajouta-t-elle.
- Ne te sens pas obligé de répéter cette seconde partie... finit elle avec une moue mitigée.

Psyko eut alors un petit sourire en coin, rien que d’imaginer la réaction d'Amélia (ou au moins d'imaginer sa pensée au cas où elle resterait de marbre).

-J'oubliais officier, il marqua une pause, le...capitaine m'a accorder une promotion; je suis votre bras droit désormais, j'ai ordre de vous assister dans vos taches...
Voulez vous que je m'occupe de ce vieillard qui brandit une épée ?

Demanda-t-il toujours avec ce sourire malin.
Il savait qu'il allait agacer la nécromante...et c'était le but...
Il voulait aussi lui faire comprendre qu'il ne retournerait pas moisir avec son copain l'ennui dans la cale du bateau...

Amélia avait idée que le "vieillard brandissant une épée" ne serait peut-être pas aussi docile que semblait penser Psyko. Mais la nécromante pouvait se montrer très convainquante par instant... cependant, elle décida de laisser son "bras-droit" tenter sa chance.. Après tout, elle avait le temps..
- Vas-y... dit-elle d'un ton las. Elle prononça encore quelques mots, mais à voix basse. Aussitot, une de ses créatures se détacha de la formation pour se diriger vers Henir et tenter de l'en détacher du golem. Bien que moins imposante que ce dernier, elle tirait et soulever l'homme ensanglanté avec une force inquiétante.
Quant au Golem, il ressera son étreinte sur Kad pour l'empêcher de gesticuler.

Une jeune femme sortit des restes de la forteresse, tout en évitant les débris fumant qui lui barraient le passage. Impassible, elle longea les piles de cadavres qui s’étendaient à pertes de vues et qui commençaient déjà à dégager cette familière odeur de décomposition. D’un œil discret, elle aperçut un rescapé qui, caché derrière un cadavre, ne cessait de trembler et priait son dieu de l’épargner. D’un geste sans passion, elle lui trancha la tête avec sa faux. Elle murmura pour elle même

-Les faibles n’ont pas de place dans ce monde…

Puis Lyanna Vuldarok se dirigea vers l’attroupement qui se formait. Consciente de sa tenue un peu chamboulée, elle lécha le sang qui dégoulinait de ses lèvres et rabattit sa capuche, plongeant son visage dans les ténèbres. Puis elle se porta à la hauteur du nécromant qui était quelques peu en retrait et lui murmura d’une voix narquoise

Alors psyko, toujours en vie ? Où plutôt caché dans le bateau comme à ton habitude…

Psyko qui allait avancer vers le rôdeur pour tenter de lui expliquer la situation se stoppa net quand il entendit la derviche commencer à lui parler. Entre ses dents, de façon à ce que seule la nouvelle venue puisse entendre; il prononça ces paroles.

-Toi si tu veux pas rejoindre ton frère je te conseille de la fermer au plus vite; j'ai pas le temps de t'expliquer. Je te conseil de te laisser faire......

Puis il continua a voix haute.
-Qui es-tu ? Hé les gars attrapez la; elle me gène ! Mais ne l'abîmez pas...j'ai un projet pour cette nuit......

Il continua à avancer alors que des corsaires approchaient pour immobiliser la derviche.

-Bien, a nous papy......voyons tu as le choix, pose cette épée gentiment et suis nous il ne te sera fait aucun mal dans l'immédiat......ou alors je te met la raclée de ta vie...
Finit il en haussant les épaules.

Les choix du rodeur étaient en effets immensemment réduits. Il apaisa les flammes de son épée et rengaina, avant de s'adresser au nécromant qui le menaçait.

-Bien, mon jeune garçon. Je me rend. Je n'ai pas dormi depuis des nuits, je viens de faire une chute de plusieurs mètres sur la roche, j'ai été assommé mintes fois et, pire que tout, je viens de perdre des dizaines de frères. Les circonstances m'obligent donc à arrêter les frais.

Fëanor leva les yeux au ciel un instant, et pris une grand bouffée de cet marin qui chassait déjà la puanteur cadavérique des lieux.

-Faites de moi ce que vous voudrez. Je suppose que vous allez négocier pour... or et platine ? Je ne vous vois pas demander chose plus noble.

Il s'arrêta de parler, pour éviter de montrer encore plus de mépris envers ses agresseurs qui étaient tout de même largement en position de force.
Le destin décidera de la suite.

Je venais tout juste de revenir d'un long voyage en Elona pour régler une petite affaire de retour d'un dieu quand le maitre de guilde me fit demander. Sans perdre une minute je me précipita dans le bureau de Tal.
Essoufflé, je poussa lentement la porte et rentra discrètement.

"Vous m'avez appelé ?"

" Ah Arkis tu tombes bien, je viens d'apprendre que nos alliés, les colporteurs d'ascalon, viennent d'être attaqué par des pirates et la situation est critique. Je ne peux malheureusement pas me déplacer pour le moment donc j'aimerai que tu partes en éclaireur en attendant que je puisse me libérer. Je peux compter sur toi ? "

Cette acte de confiance me surprit un peu, je ne doutais pas de la sincérité de mon maitre mais je me demandais pourquoi il m'avait choisi moi et pas un des officiers ou même un autre membre. Cependant, je ne me questionna pas plus longtemps sur le sujet et m'empressa de répondre.

" Bien sur, je pars dès que possible. "

Tal me fit un sourire pour me montrer son soutien et je sortis aussi furtivement que j'étais arrivé.

Après une bonne nuit de sommeil dans le dortoir des membres, je prépara mes affaires. Le hall de nos alliés n'était pas très loin mais je préférais prévoir c'est pourquoi je pris quelques provisions, un accident est vite arrivé.
Un petit voilier fut mis à ma disposition pour mon départ. Je sauta à l'intérieur est partit sur les flots.
Voguant à vive allure, je ne mis pas longtemps pour apercevoir la fumée noire qui inondait le ciel surplombant le fort LCA. La mer était calme, aucune vague, aucun voyageur ou pirates, de toute façon j'avais des amis dans la piraterie. Je me mis à penser à ce bon vieux Kane Loch qui lui passait le plus clair de son temps sur les eaux, quel vie !

Porté par les courants, je me préparais à accoster à la plage quand j'aperçus à l'aide de ma longue-vue un bateau pirate. Pour ne pas me créer de problèmes tout de suite, je les évita et fit le tour de l'île pour trouver une petite crique sans danger. Je mis de nouveau pied à terre et partit en direction du hall...

-T'as tout compris Papy!

Psyko approcha du rodeur et passa dans son dos pour lui attacher les mains.

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