Surmia.

Surmia

Ascalon, 1010 A.E, quelque part au Nord du Grand Rempart...

Le soleil se lève sur la colline, des ouvriers affluent des tentes montées plus bas, on peut lire sur leurs visages une joie intense, ils allaient participer à la construction d’une ville !
Il est maintenant midi, artisans, ouvriers et autres architectes s’affèrent dans tous coins.

- « Deyan, toi et tes hommes allez poser ce portique juste derrière ces marches, dit il en pointant du doigt un escalier de pierre englouti sous la poussière des travaux. »
- « Bien maître architecte ! Il se tourna vers ses hommes et clama à haute voix : Allez les gars, avancez moi ce portique, non Bruno, délicatement ! »

Les hommes s’effectuèrent alors que le maître architecte s’en retournait vers d’autres groupes d’ouvriers. La journée passa et la nuit arriva, c’est alors qu’au crépuscule ils purent tous entendre le rythme cadencé d’une force armée Ascalonnienne, au moins une trentaine d’hommes. Les guerriers passèrent la porte frontière, on entendit le massif pont en bois s’abaisser. Menés par le général Armin les soldats arrivèrent sur le chantier, c’était le crépuscule et les ouvriers, exténués, s’apprêtaient à rentrer chez eux, mais intrigués ils e rapprochèrent des hommes en armure.

La troupe s’arrêta, et Armin parti seul à travers les ouvriers, dans un silence angoissant. Les hommes s’écartaient sur son passage, non seulement parce qu’autrement il les aurait embrochés sur son armure ornée de pics métalliques, mais aussi par respect. Le général gravit les marches et passa le portique orné de la ville, s’avança jusqu’à une grande fontaine décorée, mais dépourvue d’eau.

- « Maître architecte ? »
- « Oui général ? »
- « Cette ville est magnifique, elle fera sans aucun doute la fierté du roi ! »
- « Vous avez l’air angoissé général, avez-vous quelque chose à me dire ? »
- « Eh bien, oui, vous avez deviné. En effet la dernière guerre des guildes a provoqué des dégâts non négligeables à Nolani, vous savez que cette ville occupe une position stratégique importante, de plus son académie est la plus renommée de tout le royaume, il ne faudrait pas qu’elle tombe, vous comprenez ? »
- « Oui... j’ai été affecté à la direction des travaux là bas ? »
- « Oui. »
- « Je vois... qui sera mon remplacent ? »
- « Un jeune architecte qui sors de brillantes études, le roi l’a choisi personnellement pour continuer les travaux de Surmia. »
- « Bien, merci général, je vais faire mes adieux à mes hommes. »

Les deux hommes se saluèrent, l’un repartit avec son escorte en direction du grand Rempart, l’autre pénétra dans la foule des ouvriers, qui avaient tout entendu. On pouvait lire sur leur visage de la tristesse, mêlé à de la fatigue, ils acclamèrent leur ancien maître, lui souhaitant bonne route, puis rentrèrent dans leur tentes pour y passer la nuit.